Huacachina, la vérité sur l’oasis et sur sa ville voisine, Ica

Huacachina

Huacachina ou Huanchaco

Pendant la préparation de notre voyage au Pérou, nous avions laissé quelques jours de « libres » pour décider, dans le feu de l’action, où nous aurions envie de nous poser. Nous avions repéré deux endroits à quelques heures de Lima: Huanchaco et Huacachina. Dès notre arrivée au Pérou, nous avions entendu de bons commentaires sur Huacachina. Après avoir vu de nombreuses photos de l’oasis sur Instagram et Pinterest, Émilie et moi avions un parti pris pour cette destination. Ensuite, comme nous quittions Cusco en autobus, il était plus logique de choisir Huacachina d’un point de vue économique, puisque nous allions passer par là de toute façon!

Une piscine et de la chaleur en vue…enfin!

Donc, la veille de notre départ, nous avons choisi un hébergement sur Booking.com dans la ville voisine de Huacachina, Ica. Les auberges ou hôtels autour de l’oasis étaient soit tous réservés ou, hors de prix. En cherchant un peu sur le sujet, Ica semblait une bonne option. D’ailleurs, l’oasis y est facilement accessible en taxi. Nous étions assez contents de notre choix vers un hôtel moderne, pratiquement neuf, avec une piscine et un déjeuner d’inclus…plutôt l’idéal!

Exaspération…

Ce jour là, après un 16 heures de bus dans les Andes, à dormir d’un seul oeil et à avoir mal au coeur, nous sommes biens contents d’arriver au Terminal de bus d’Ica. En déposant nos pieds dans le terminal, on sent la vente à pression… Les chauffeurs se lancent sur nous pour vendre leurs services! Martin, qui par manque de sommeil, n’est pas très patient ce jour là, les envoie promener. Pourtant, il va bien falloir qu’on se rende à l’hôtel d’une façon ou d’une autre… En fait, Martin aimerait qu’on marche..mais après vérification, c’est très loin. Surtout que nos sacs sont maintenant remplis de souvenirs. En d’autres mots, le taxi s’impose!

Encore un chauffeur de taxi qui vend des forfaits…

En venant à Ica-Huacachina, notre projet principal est de faire du buggey et du Sandboard dans le désert. C’est d’ailleurs L’ACTIVITÉ prisée ici! Donc, après avoir réalisé qu’on a besoin d’un taxi, on en choisit un parmis ceux stationnés devant le Terminal. Notre chauffeur semble bien enthousiaste et nous donne un cartable. En gros, il vend des forfaits pour des excursions autour de Huacachina et Paracas. Suite à notre dernière expérience d’achat-de-forfait-à-un-chauffeur-de-taxi-à-Cusco », il n’est absolument pas question de lui acheter quoi que ce soit! Si vous avez manquer cette anecdote, nous vous invitons à cliquer ici.

Mauvaise nouvelle ou technique de vente?

Alors, en premier lieu, il nous demande ce qu’on est venus faire à Ica. On est évasifs, mais quand il mentionne les buggeys, on acquiesce. C’est à ce moment qu’il nous informe qu’il n’y a plus de buggey à Huacachina, suite à la mort d’un touriste et son guide quelques jours plus tôt… Comme c’est un chauffeur de taxi et qu’on a perdu confiance en eux, on croit qu’il s’agit d’une tactique de vente. Parce que lui, ce qu’il vend, c’est des forfaits Buggey/Sandboard, mais à Paracas…! La réserve de Paracas semble magnifique, mais elle est située à un peu plus d’une heure de voiture de Huacachina, et les prix sont déterminés en conséquence. On lui dit donc qu’on n’est pas intéressés pour l’instant, mais il nous laisse sa carte au cas où.

Bruyant et sale…c’est une triste vérité

En chemin vers l’hôtel, on constate qu’on est vraiment dans une jungle routière! Les autos se coupent, se suivent de très près, klaxonnent sans arrêt et partagent la route avec des Tuk-Tuk. Il fait chaud, on est dans le désert et ça se voit, parce qu’il y a du sable un peu partout en bordure de route. La ville n’est pas très attirante et sale. Après une dizaine de minutes, nous arrivons à un poste de contrôle. C’est qu’en fait, notre hôtel se situe dans un quartier protégé et, pour y entrer en voiture, on doit détenir une carte spéciale. Seulement les « vrais » taxis peuvent y entrer et aucun Tuk Tuk n’y a accès.

Un monde à part!

On a l’impression d’arriver dans un autre monde, parce qu’ici, c’est calme et désert (bon jeu de mot quand même). C’est un quartier résidentiel avec des maisons de style Californien magnifiques! C’est très riche, et le contraste est frappant! Il y a d’ailleurs quelque chose d’étrange ici…toutes les maisons ont des barbelés ou, des bouteilles cassées au dessus des murs de protection. De plus, plusieurs d’entre elles ont des caméras bien apparentes. Disons qu’on préfère ne pas trop se poser de questions sur les habitants du quartier… Malgré tout, il y a un calme qui règne et c’est très apaisant.

Ica-Huacahina
On voit bien qu’on est dans un quartier «aisé»

Belle surprise!

Une fois arrivés à l’hôtel Balistra, nous sommes ravis, parce que c’est tel que vue sur Booking. La dame de la réception nous accueille avec le sourire et nous attribue la chambre qui est impeccable et confortable. Comme on est déjà au milieu de l’après-midi et qu’on n’a pas encore manger, on part tout de suite à la recherche d’un restaurant. Il n’y en a pas des tonnes! On entre dans le premier qui semble ouvert et c’est une très bon choix finalement.

Hôtel Balistra Ica-Huacachina
L’hôtel Balistra


La baignade ne fait pas l’unanimité…

De retour a l’hôtel, les gars décident d’essayer la piscine, mais Émilie et moi, on manque de motivation et on préfère relaxer en les regardant du balcon. Bien qu’on soit dans le désert et que ce soit confortable, la piscine n’est pas très chaude… les gars sortent assez vite. Ensuite, on passe le reste de l’après-midi à relaxer et même faire une sieste. On sort plus tard pour le souper, dans une pizzeria. Honnêtement, on a pas particulièrement envie de pizzas, mais dans le quartier, c’est tout ce qu’il y a…des Pizzarias! Le secteur est très…Italien! Ceci dit, la pizza est excellente!

Arriver à Huacachina, c’est comme entrer dans une boutique de jeans…

On passe une bonne nuit et, le lendemain, on part à la découverte de Huacachina. On doit absolument prendre le taxi pour y aller…c’est trop loin. La réception de l’hôtel nous organise le tout et il nous faut environ 20-25 minutes pour arriver à Huacachina. Aussitôt arrivés, les vendeurs de forfaits foncent sur nous. On est pratiquement dans un banc de requins. À chaque pas, on nous propose la même chose: la location de planche pour le sable… Comme dit plus tôt, ce qu’on est venus faire ici, c’est le Buggey et, on essaie de trouver quelqu’un qui offre ce forfait…pour se rendre compte que notre chauffeur de taxi disait la vérité. Les buggeys sont maintenant interdit à Huacachina suite à un accident mortel…

Apparemment, le chauffeur de taxi avait raison…

Disons qu’on est tiraillés entre, « Merde, ça avait l’air vraiment l’fun! et, Mon dieu, une chance que c’était pas nous! ». En remplacement du buggey, un vendeur nous propose de faire du VTT dans les dunes de sable suivi du Sandboard. En négociant, on s’entend sur un prix et on décide de commencer avec le VTT. Il nous demande de le rejoindre dans 1:30 hre à la boutique de sa soeur pour le début de l’activité. On en profite donc pour manger et faire un tour rapide de Huacachina.

Les requins, ça ne vit pas que dans l’océan!

À l’heure convenue, notre vendeur nous rejoint et nous informe qu’il a fait une erreure sur le prix…c’est plus cher finalement! Ce genre de petit jeu ne fonctionne pas avec nous et il est clair que c’est le prix entendu, ou rien du tout. Sa soeur nous dévisage et ne semble pas apprécier notre réponse, mais il accepte quand même. D’ailleurs, le forfait comprend 2 activités et nous lui donnons seulement la moitié du montant maintenant. Après quelques explications, il nous nous met dans un taxi et nous dit de revenir le voir dans 2 heures quand l’activité sera terminée.

Ça sent le manque d’organisation…

Le taxi nous conduit alors à un endroit qui semble être un concessionnaire de voiture. Dehors et derrière l’édifice, on voit un petit bureau avec une fille qui parle au téléphone en nous ignorant. Comme il y a 2 VTT, on devine qu’on est au bon endroit. Après 15 minutes à se faire ignorer, je m’impatiente et je vais voir la fille au téléphone pour lui demander ce qui se passe. Je comprends qu’elle attend quelque chose et après un moment, 2 VTT arrivent avec des touristes et leur guide. Ils semblent s’être amusés, ce qui est rassurant. On nous distribue ensuite les casques, qui ne sont certainement pas sécuritaires à voir leur état…

Aïe aïe aïe…

Après quelques minutes d’attente, un autre groupe arrive. Il s’agit de 3 monsieurs bien portant. On nous distribue alors les VTT et, par chance, j’en ai un automatique entre les mains! Toutefois, je me rends bien compte qu’il n’y a pas de dunes de sable dans cette cours… Autrement dit, on va devoir conduire sur la route, avec les autos. Ça ne m’enchante pas du tout, surtout quand je pense au bordel qui règne ici!

D’une sécurité exemplaire…not!

On finit par décoller et, on se suit à la queue leu-leu. Moi et Émilie, on est derrière un des « monsieur ». Le pauvre a un VTT manuel et, il ne semblent pas comprendre le fonctionnement du tout. Après avoir « étouffé » le moteur 2-3 fois, il perd le contrôle de son véhicule et fonce dans un muret de ciment… Il n’est pas blessé heureusement, mais les guides sont déjà bien loins, et c’est Martin qui va les avertir de l’incident. Le monsieur embarque ensuite avec un des guides.

Un peu n’importe quoi…

On arrive enfin aux dunes de sable. En fait, on ne peut pas aller où on veut. On doit se restreindre à rester à l’intérieur d’un cercle déterminé qui est assez petit, donc on tourne en rond ou presque. Les VTT ne sont pas très rapides ni très forts, alors monter une petite dune est un défi pratiquement impossible. Les enfants n’ont jamais fait de VTT alors, c’est quand même amusant, mais disons qu’une heure est suffisante! Surtout qu’au début, on est 7 VTT à circuler, mais qu’à la fin, on est une vingtaine! Comme on est à l’air d’Instagram, la moitié des gens on leur téléphone ou leur go pro en mode selfie tout en conduisant de l’autre main. C’est un peu chaotique, pathétique et dangereux!

Huacachina
C’est ici qu’on fait le VTT…les dunes que vous voyez, elles sont impossibles à monter…

C’est assez pour aujourd’hui…!

Au fond, on n’est pas fâché que ça se termine et on est biens contents de retourner à Huacachina. Le soleil se couche pratiquement, après tout le temps perdu à attendre et, nous disons à notre vendeur que nous ferons le Sandboard le lendemain.

Un petit Italien pour terminer la journée

On se met ensuite à la recherche d’un restaurant pour le souper. Comme la place est très petite, on fait le tour assez vite et, on choisit un restaurant Italien qui possède une terrasse: Le Wild Olive Trattoria et Guest House. La bouffe est bonne, on passe un bon moment et on retourne enfin à l’hôtel. Notre taxi est beaucoup plus cher qu’à l’aller. Parce qu’ici et partout ailleurs au Pérou, les prix augmentent en soirée à cause du trafic. Au Pérou, on négocie le prix avant d’entrer dans un taxi, parce qu’il n’y a pas de «compteur».

Une crêpe à la fois svp…

Le lendemain, on commence par faire un petit stop à une crêperie du quartier. En fait, c’est une boutique qui a un espace restaurant dans une petite cours intérieure. L’endroit est charmant avec un petit côté bohème. Au menu, une bonne variété de crêpes et de thés. On choisit chacun une crêpe et, la pauvre fille semble débordée par notre commande. Elle fait les crêpes une à la fois et ça lui prend au moins 10 minutes chacune. Ce qui fait qu’on mange par intervalle. Elle est seule, et quand Martin lui demande une deuxième crêpe pour lui, elle a l’air complètement découragée. Par contre, heureusement pour elle, on est les seuls clients. Bien qu’il faut être patients, les crêpes sont excellentes.

Hucachina crêperie
La crêperie est un endroit super charmant

Une marche pas très intéressante…

Pour bien digérer, Martin propose d’aller marcher vers la Place d’Armes. En suivant le trajet sur Google Map, on se met en route (avec les enfants qui se plaignent en « background »). Honnêtement, l’environnement n’est pas intéressant du tout. C’est sale, il y a des ordures partout, même dans un petit ruisseau, comme si il n’y avait aucune collecte d’ordure… C’est triste à voir. Aussi, les Tuk Tuk roulent dans tous les sens et, tout le monde klaxonne sans arrêt!!

Mélanie perd patience!

En arrivant à la Place d’Armes, on rit un bon coup, parce que contrairement à toutes les Places d’Armes visitées au Pérou, celle-ci est minuscule et sale. D’ailleurs après 5 minutes sur place, on veut déjà partir, et on essaie d’arrêter un taxi sur la rue. Il y a énormément de trafic et, soit les taxis sont pleins, soit ils nous ignorent, soit ils nous répondent qu’ils n’ont pas le droit d’entrer avec leur véhicule dans le quartier de notre hôtel. Moi, le bruit des klaxons est en train de venir à bout de ma patience et je n’ai plus de plaisir du tout. On finit quand même par trouver et on retourne à l’hôtel.

Location de planches? L’inventaire est assez restreint…

Vers 15:30, on repart vers Huacachina dans l’intention de faire le Sandboard et admirer le coucher de soleil sur les dunes de sable. Aussitôt arrivés, on retrouve notre vendeur et on se décide à louer deux planches de bois pour glisser sur les fesses ou le ventre et, un Snowboard pour Martin. L’inventaire n’est pas très grand et il n’y a pratiquement aucun modèle de Snowboard pour enfants… Dans le fond, les planches des enfants sont en bois avec des attaches en bandes pour les pieds et celle de Martin, est un Snowboard avec de vraies fixations. Dans tous les cas, nous devons cirer le dessous de la planche pour pouvoir glisser sur le sable…

Huacachina
Martin qui prend une pose avant de descendre sur le sable
Huacachina
Alexi qui glisse sur sa planche fraîchement cirée

Instagram et dégoût profond…

C’est pendant cette période que mon dégoût pour Huacachina se développe. Parce que cet endroit qui fait de si belles photos sur Instagram a un revers très artificiel. En montant les dunes, nous voyons des gens se prendre en photo avec leurs planches au dessus de la tête, comme s’ils étaient des pros de Sandboard, mais en fait, c’est une illusion…parce que la planche n’est qu’un accessoire mode pour leur profil Instagram…! Ça, les déchets partout, les petits pédalos sur le bord de l’oasis qui sont loués à un prix de fou, les restos et les auberges trop chères, les vendeurs qui essaient de t’arnaquer, les toilettes payantes dans un décor pré-fabriqué, ça me dégoûte…

Quand on réussit à faire abstraction, la vue est très belle!

La vue du haut des dunes est vraiment belle par contre…une fois qu’on réussit à atteindre le sommet! Parce que monter une dune de sable avec une planche et une bouteille d’eau dans les mains, c’est assez demandant quand même!  Aussi, après avoir fait trois descentes, on est vidés et prêts à s’en aller. On termine notre journée une seconde fois au Wild Olive, et on conclue qu’une journée à Huacachina aurait été suffisante. Probablement mieux encore, avoir choisi un autre endroit comme Paracas ou Huanchaco.

Huacachina
La vue est magnifique du haut des dunes…
Huacachina
…du moment qu’on fait abstraction de ce qui se passe autour.

Désolée de ma franchise…

Je sais que Huacachina est un coup de coeur pour plusieurs, mais après avoir vu d’autres endroits tellement grandioses au Pérou, ce fût une déception. Le Machu Picchu est un endroit très touristique également. Par contre, le lieu, au milieu des montagnes, est tellement spectaculaire qu’on avale facilement la pilule. Là-bas, il y a une préservation et un respect des lieux qui sont importants. À Huacachina, c’est tout le contraire et c’est triste à voir, mais c’est mon humble avis…

Articles reliés

Pour plus de visuel et du contenu complémentaire sur le Pérou, je vous invite à visiter et aimer ma page Facebook cliquez ici

2 réflexions sur “Huacachina, la vérité sur l’oasis et sur sa ville voisine, Ica

  1. Merci pour ta franchise sur ce lieu qui me faisait tant rêver sur les comptes insta. C’est l’envers du décor et il y a beaucoup de lieux dans le monde qui ont été pourris par le tourisme de masse et surtout par les réseaux sociaux.

    Toujours un plaisir de lire ton blog!

    ++

    1. Oui, c’est l’envers du décor malheureusement. Je trouvais important d’en parler. Ça n’enlève rien au Pérou qui est un pays magnifique! Seulement, il y a des choses qui peuvent être améliorées, en commençant par notre consommation en tant que voyageurs. Merci pour ton commentaire:)

Les commentaires sont fermés.